SecretNous ne sommes pas ce que nous naissons mais devenons ce que nous faisons. Comme cette phrase peu témoigner de la connerie de l’être humain ! A tel point que c’en devient pitoyable. Mais, il n’est pas question des autres mais de moi, Yoon Shik. Qui suis-je ? Un tueur, ou plutôt, devrais-je dire, un espion à la solde d’une organisation Nord-Coréenne, se faisant passer, dans le sud, pour un vulgaire schizophrène sans trop d’importance. Deux personnalités pour une seule personne. Deux personnalités dans lesquelles, je me perds parfois.

Caractère
Soumis au rôle d'un schizophrénie, je sais me préter au jeu, en tirant toute la supériorité qu'un comédien puisse tirer de ce genre de situation. Humpf. Désireux de brouiller les pistes sur mon compte, soyez convaincu que vous ne me verrez pas dans le même état mental à chaque fois que vous aurez le plaisir de voir ma personne. ô bien entendu, aussi bon que je puisse l'être, je me suis perdu dans les méandres de mon mensonges, le rendant parfois, bien trop réel pour les autres, autant que pour mon humble personne. Deux personnes en une, l’opposée de l’autre, c’est ce que je suis, au fond. Yoon et Shik. Le blanc et le noir. Le Ying et le Yang. Une cohabitation ou le plus faible se verra bouffer. Moi, peut-être ?

Yoon: Sensible ✘ têtu ✘ joueur ✘ collant ✘ pudique ✘ aime narguer ✘ capricieux ✘ aime l’humour et l’autodérision ✘ enfantin  


Shik: froid ✘ calculateur ✘ sadique ✘ séduire pour mieux détruire ✘ pervers ✘ insensible ✘ dominateur ✘ arrogant ✘ insolent ✘ fourbe


Ayant presqu'oublié ce que je suis, il me semble me souvenir que l'on disait de moi que j'étais froid et distant, silencieux et insolent, séducteur et manipulateur, altruiste et enfantin, tandis qu'aujourd'hui, je pense n'être qu'un vulgaire mélange de ce que j'ai pu créer.

Histoire
Je suis un être supérieur. Je me dois de l’être, par la façon que j’ai de marcher sans me retourner, supporter les gens, le chagrin, la souffrance, la folie. Je ne ressens rien, ne m’inquiète de rien. Sans importance aucune sauf peut-être le tracas de ne pas éveiller les soupçons sur ce que je suis vraiment. Reculé de tout sentiments, je me complet dans l’oubli de moi-même. En ce monde, peu de personnes peuvent réellement me comprendre, comprendre la douleur qui me ronge peu à peu, et faute d’avoir pu trouver une oreille attentive, j’endure seul chacun de mes tourments, aussi dures soient-ils. Avancer sans fléchir. Avancer sans se plaindre. Avancer sans pleurer, sans céder au besoin de tout arrêter. Je ne me pleure pas, ce droit ne m’est pas accordé. Il n’est qu’un luxe réservé aux faiblards à la vie facile, pour qui, l’espoir d’un lendemain meilleur ne reste pas qu’un vieux rêve pour devenir en fin de compte, qu’un vulgaire fantasme. Un être faible comme ce brave Yoon. Quant à moi, je suis un monstre qui doit avancer.

Mon esprit embrumé par l’alcool vint de débloquer quelques vagues brides de souvenirs : Je suis en ce moment-même dans un bar, un énième verre à la main avant de le porter à mes lèvres, brulant ma gorge de sa saveur unique. C’est donc que je me suis plaint, que j’ai lâché prise sur la réalité, que j’ai lâché prise sur ce que je suis devenu, ce pourquoi, je me suis tant de fois battues. Ce pourquoi, je ne sais plus qui je suis. Paumé. Yoon ou Shik, ou peut-être les deux. Un être humain, un tueur, ou peut-être les deux. Je ne sais plus.

Avant tout cela, je n’ai pas eu encore l’honneur de me présenter, moi, Yoon Shik ou en tout cas, celui qui en reste. Etes-vous prêt à entendre, mon histoire ? La vérité. Il y a pourtant des histoires qui ne devraient être contés, de par leurs cruautés et un arrière-goût inhumain. Fatalité ? Destin ? Rien de tout cela, il ne s’agit que d’évènements se succédant, entraînant le contexte du présent et qui ne peut être éclairé uniquement par le passé. Cette histoire, la mienne, sans doute bien plus sombre et glaciale que celles connus du grand public.

Enfants battu par un père si bon au sein de la populace, je n’ai jamais su comprendre l’envers du décor. Un homme exemplaire ayant un bon job pour en fin de compte, une fois les volets fermés sur l’extérieur, lever la main sur notre mère. La peur n’avait de cesse d’enserrer mes tripes pour ma mère, ma sœur Eun Su et moi jusqu’à ce soir fatidique ou, dans un acte mêlant bravoure et folie, ma main armé d’un couteau de cuisine vint s’abattre en travers de la gorge de mon géniteur. Coriace et quant à moi, trop faible, ma mère lui porta le coup de grâce. Dès cet instant, tout a basculé. Le corps caché et enterré, ma mère troquant la vérité pour le mensonge, clamant qu’il nous avait abandonné sans rien dire, je ne pouvais supporter le souvenir de son dernier regard duquel y ressortait, soulagement et surprise. Pas de culpabilité, rien. Tandis que la mienne, rongée mes tripes ne laissant plus de moi qu’une carcasse vide. Tel un héritage empoisonné, la culpabilité se transmet à travers le monde et les générations, ne s’éteignant jamais, trouvant refuge en chacun de nous pour que l’ont prennent conscience de nos fautes passés. Personnellement, je n’ai plus besoin de ce virus pour reconnaître que je ne mérite plus la vie et ce fait était bien plus présent, quelques mois succédant la perte de notre père. Dépressions, scarifications, je ne pourrais ôter de ma mémoire, le souvenir de ma sœur penchée sur mon lit d’hôpital, les larmes aux yeux, dès mon réveil, quelques jours après ma tentative de suicide. Quinze ans, il me semble. Les veines des poignets tranchés, mon corps laissé pouvant être retrouvé, le toubib a décrété qu’il ne s’agissait-là que d’un simple appelle à l’aide. Devenu un danger pour ma propre personne, ils n’ont pas attendu avant de me faire enfermer. Un homme vint à moi durant cette période, m’expliquant que mon père faisait partie d’une organisation nord-coréenne. Refusant sa proposition, la menace tombe. Ma mère risquait d’être inculpée et traînée en justice pour le meurtre de l’ordure que ma sœur et moi, nommions « papa ». C’est ainsi que, force d’obligation, je n’avais d’autre choix que d’accepter ce boulot, succédant à mon père, le rôle d’espion au sein d’une organisation Nord-Coréenne.

Une fois sorti de l’établissement psychiatrique ou je fus enfermé durant quelques long mois pour soi-disant me reposer, la vie devait continuer, bien que si ma tentative de mettre fin à mes jours avait réussi, je n’aurais eu aucun mal à prendre du repos haha. Humpf. Blague à part, mon existence en devint bien plus complexe et mon espérance de vie limitée, si bien que je tentais comme je le pouvais, de profiter de chaque instant avant de me faire prendre ou pire, être tué. Comme on dit, c’est les risques du job. Tch.
Apprenant les fils du métier presque trop rapidement, j’étais trop confiant sur mes propres capacités et pourtant, loin d’être complètement suicidaire, je réussis à me faire passer pour un simple schyzo’ lorsque le danger devenait trop pressant. Pas seulement. Auprès de ma sœur. Auprès de ma mère. Tout le monde est tombé dans l’panneau et, moi aussi apparemment. Deux personnalité que j’avais créée et qui prenait bien trop de place dans ma courte vie, m’étouffant de leur existence non-souhaitées. Au fil des mois et des années, le temps semblait les endurcir, encrées en moi, de ce fait, je me prenais au jeu, ne me rendais que trop tard que je m’étais perdu sans mode d’emploi.

Ré-interné durant quelques temps, section psychiatrie, je repris peu à peu conscience de ma personne. L’incompréhension se lisait sur les traits des psychiatres lorsqu’ils prirent la décision de me rendre la liberté, tandis que je jouissais de ma supériorité. Et depuis, ma jeune sœur me fixe sans s’en lasser avec la même inquiétude; elle, qui ne connait pas la culpabilité, elle, qui devrait simplement partir avant de ne plus pouvoir me fuir tout autant que cette demi-sœur qui n’a de cesse de jouer le vulgaire rôle seconde mère. Plus de place pour ma solitude. Près d’eux ou comme souvent, enfermée dans ma chambre, jouant le jeune garçon fragile afin qu’ils me laissant en paix, auprès de mes démons. Comme un bon petit clebs, je me dois d’être soumis à leur volonté, envoyé dans ce putain d’établissement si je puis me permettre, afin de récupérer des informations, me rapprocher d’héritiers et, au passage, tuer si besoin, les futurs dirigeants de la Corée. Nul destin. Nulle fatalité. Seuls les ordres comptes. Attendant l’instant où il m’est possible de tout laisser aller. Lâcher prise. Ces moments que j’attendais avec impatience. Ceux où je pouvais enfin évacuer la haine et la frustration d’une longue journée. Ceux où je pouvais laisser parler cette autre forme de violence presque sauvage. Ceux ou tous les soucis s’évacuaient d’un coup de reins brutal entre les cuisses d’une femelle aux formes attrayantes.