Secret C'était il y a deux ans. Je sortais avec cette fille que j'aimais plus que tout depuis un bon moment. Notre relation était davantage fusionnelle que romantique. Ma jalousie me poussait souvent à m'énerver et elle jouait de cela. Elle m'a trompé souvent, me rendant plus malheureux à chaque nouvelle fois. J'avais beau vouloir la garder uniquement pour moi, elle ne l'entendait pas de cette oreille. Elle me rendait fou... Nos disputes étaient violentes, elle me frappait, parfois je perdais mon sang-froid en rendant le coup. Malgré tout ce négatif, nos moments d'accalmie, nos réconciliations, s'avéraient être tendres, complices. Cela me rendait toujours plus amoureux d'elle. Un soir pourtant, tout a tourné au drame. Elle m'a poussé à bout une fois de trop. Je me revois encore serrer fort son cou sur le lit alors qu'elle se débattait sous mon corps. Je n'oublierai jamais son regard qui ne comportait pas de haine mais de l'incompréhension. Lorsque je l'ai réalisé, il était trop tard... Mon père s'est chargé d'étouffer l'affaire, officiellement, elle a seulement disparu. Moi par contre, je dois vivre avec mes remords et mes regrets. Depuis, j'ai les femmes en horreur et, pire que tout, je suis devenu impuissant. La seule raison qui me fait sortir avec certaines, c'est qu'il ne faut que je paraisse le plus "normal" aux yeux des autres. Ma consommation d'alcool a augmenté, je sombre dans l'alcool dès que je suis seul chez moi.

Caractère Il faut bien comprendre que Ki-Hyun a une image à tenir que son paternel a imposé. Jamais, il ne s'est rebellé contre lui, obéissant contre son gré. Quotidiennement, son géniteur se charge de rappeler ce qu'il doit faire et comment. Il est tellement habitué qu'il ne sait plus ce qui est vrai ou non. Tant bien que mal, il dissimule son côté emporté, violent. Souvent, il trouve des cachettes afin de s'adonner à son premier vice: le tabac. L'erreur ne sera jamais tolérée dans sa famille. S'il aime les études qu'il a choisi, il déteste savoir que peu importe ses envies il finira par diriger l'Elite Korea. Tout le monde l'admire, son nom est un de ceux des six connus par toute l'école, il est donc surveillé en permanence.

Ses seuls moments de répit sont ceux qu'il passe dans l'appartement que son paternel paie. Il faut bien dire que le jeune homme est habitué à un certain train de vie que l'argent lui procure la richesse de sa famille et qu'il ne troquerait pour rien. S'il semble toujours aller bien, ce n'est qu'une façade. A l'intérieur, la culpabilité le ronge lentement. L'alcool est le seul moyen d'oublier temporairement ce qu'il a fait. Lentement, il sombre un peu plus sa folie douce et sa douleur, incapable d'appeler à l'aide. A tout prix, il garde son secret de peur de finir en prison. Son impuissance est problématique autant que son dégoût des filles. Il consulte un psy à ce sujet. L'image que les autres ont de lui, il s'arrange bien pour que personne ne vienne gratter la couche qui cache le reste.

En quelques adjectifs: Confiant, jaloux, égoïste, élégant, éloquent, exemplaire, fidèle, fier, fougueux, goujat, intelligent, lucide, travailleur, sociable, responsable, obstiné, passionné, éloquent, désagréable, calculateur, avisé, désabusé, emporté.

Histoire J'ai eu le malheur de naître de sexe masculin, apportant à mon géniteur l'héritier qu'il attendait. Ma mère n'a jamais désiré d'autres enfants car cela allait déformer son corps... Il n'y a vraiment qu'elle qui peut sortir des énormités pareilles. Ce ne sont pas mes parents qui m'ont élevé à proprement parler mais une des gouvernantes. Par contre, ils ont toujours su comment me dire ce que je dois faire. A l'époque, je pensais naïvement que c'était normal de vouloir rendre fier ses parents, qu'ils l'aimaient aussi, que ne pas les voir était commun aux autres enfants. Quelle désillusion que de découvrir que ce n'était le lot que des enfants de riches. Je n'avais pas demandé à en être un pourtant.

Je ne suis pas allé à l'école, des précepteurs sont venus m'apprendre tout ce dont j'avais besoin selon les dires de mes parents. Ce n'était pas que les matières classiques qu'on peut trouver dans les écoles publiques. J'avais des cours sur la politesse, les bonnes manières, le maintien, des langues étrangères et j'en passe. Je n'avais pas le temps de m'ennuyer. Étonnamment, apprendre me plaisait déjà à l'époque, curieux du monde qui m'entourait. Si j'avais su que c'était dans le but de faire de moi le parfait héritier à leurs yeux, je ne me serais pas montré aussi compréhensif. Maintenant, je ne suis plus que le lâche qui s'écrase devant son géniteur, facette de moi qui me répugne assez, parmi d'autres.

Une nouvelle lubie de mon paternel m'envoya à l'école lorsque j'avais quatorze ans. J'ai découvert d'autres élèves du même statut que le mien voire plus important encore. Ce n'était pas un problème, je rencontrais enfin d'autres personnes. Ce furent de bonnes années enrichissantes. Ma scolarité se passa sans incident, j'étais le meilleur ce qui satisfaisait mon père et l'incitait à me laisser continuer. Lycée, premier amour, première copine. Elle s'appelait Ye Rin. J'étais fou d'elle et l'ai été durant plusieurs années. C'était parfait excepté que sa famille provenait d'une condition plus modeste, mon père n'approuvait pas. Peu m'importait, c'était la fille de ma vie à mes yeux.

Lorsque j'ai intégré Ekite Korea, elle m'a suivi. C'est là que tout a commencé à lentement dérailler. Deux années à se détruire. Mes résultats dans ma filière gonflaient l’ego de mon géniteur, mais sorti de cela, je voyais ma vie m'échapper. Nos disputes ont pris davantage de place, malgré l'amour qu'on se portait. L'incident est arrivé ensuite. Je n'ai pas spécialement envie de rentrer dans les détails, juste qu'il m'a anéanti. Mon père a fait jouer ses relations, l'histoire a été cachée en une simple disparition. Depuis, les problèmes se sont enchaînés. Ma haine des femmes, l'alcool, mon impuissance, quel tableau pathétique. Je dors à peine si je ne me saoule pas au préalable. Pourtant, je continue de montrer que je me porte bien. Pour ne pas flancher. Pour ne pas aller en prison si ça m'échappait. Je n'ai pas d'autre choix que de continuer tout droit, même si c'est dans le mur. Je suis Ahn Ki-Hyun après tout, héritier de l'Elite Korea.