Secret
So Young est séropositive. Il y a encore quelques mois, elle n’en était pas au courant. Elle s’est faite dépistée sur un coup de tête, et la nouvelle lui est arrivée en plein dans la figure. Un mauvais mec, le plus mauvais qu‘elle ait eu. Il le savait pour lui, et il ne lui a rien dit. Elle l’a viré de sa vie sans plus tarder, mais le mal a été fait. C’était trop tard. Le VIH, elle l’a pour toute la vie et il fallait apprendre à vivre avec. C’est ce qu’elle a fait, mais de la façon la plus horrible. D’abord, elle a supplié ses parents de partir de Busan avant que ses vipères ne l‘apprennent, de continuer ses études ailleurs et de redémarrer à zéro. Ici, dans la capitale, personne ne la connaît assez pour savoir son affreux secret. Et pourtant, le savoir éviterait bien des victimes…car pour expier toute sa haine et sa frustration, So Young n’a pas trouvé autre chose que de faire partager le terrible virus. Si on la voit dans les fêtes et soirées draguer tous les représentants de la gente masculine, c’est dans ce but-là. Bien entendu, elle se soigne de son côté, mais elle prend soin aussi de ne pas protéger ses rapports. Savoir que d’autres vont voir leur vie écourtée la fait jubiler. Pour elle c‘est une revanche légitime, une revanche sur la vie et sur les hommes. Elle les collectionne depuis qu’elle est sur Séoul. Et contrairement à son ex, elle ne compte pas faire l’erreur de divulguer à quiconque son secret, même à une personne proche. Quant à l’amour, elle n’y songe plus. Elle n’y pas non plus fait une croix, mais disons que ce n’est plus dans ses priorités. Elle a trouvé une autre forme d’amusement avec les mecs, et elle est prête à remettre ça pour une deuxième année.

Caractère
Qualités : Joyeuse ▬ Blagueuse ▬ Fêtarde ▬ Amicale ▬ Solidaire ▬ Fière ▬ Forte ▬ Fashion-victim ▬ Maligne

Défauts : Moqueuse ▬ Cassante ▬  Dragueuse ▬ Malhonnête ▬ Désillusionnée ▬ Malheureuse

Aime : les sucreries ▬ les clopes ▬ Flâner ▬ Le shopping ▬ Encore le shopping ▬ ses copines ▬ étudier ▬ baiser ▬ la vie

Déteste : le VIH ▬ les mecs (du moins se le persuade) ▬ les filles (toutes des rivales) ▬ se soigner

   
Depuis qu’elle a appris sur sa maladie, So Young est devenue une fille beaucoup plus calme et raisonnable. Mais ce n’est que la surface de l’iceberg. Effectivement, faire des folies n’est plus de son arc. Plus mûre et réfléchie, So Young est une fille assez sobre. A part la clope du matin et la clope du soir, elle ne boit ni alcool, ni même un petit café. Positive, elle est toujours prête à rigoler avec quelqu’un. Elle est même très abordable, surtout si on adhère à son humour. Oui, parce que l’humour légèrement moqueur n’est pas partagé par tout le monde. Parfois ses remarques sont de vrais pics, mais la majorité du temps elle ne pense pas à mal, et elle sait rire d’elle-même. On la voit rarement traînée seule, préférant rester constamment avec sa bande de cop’ pour rigoler du matin au soir dans les couloirs du bahut. Et attention, ne critiquez pas trop fort ses pineco ou même elle, sinon ça va mal aller. Fière, elle ne se laisse jamais marcher dessus, que ça touche elle ou ses proches. D’ailleurs sa vie sociale est bien remplie entre les sorties avec les copines et la chasse aux mecs. So Young est très studieuse, mais elle sait très bien organisée son temps de travail et son temps shopping (un truc vital). S’il y a bien un truc qui n’a pas changé chez elle, c’est son côté dépensier. Vous n’imaginez pas toutes les difficultés du monde qu’elle connaît lorsqu’elle essaye de ranger son appartement d’étudiante…il est clairsemé d’innombrables babioles en tout genre, du sac Gucci aux cosmétiques sans marques, aussi elle ne se contente que du ménage de printemps. Quant aux mecs, c’est simple : elle leur court après. Pas pour une vraie relation, non, non. Juste une nuit, ou deux si  monsieur a été performant. Le résultat est le même. Elle les prend et elle jette, les souillant allègrement. Elle efface le numéro, et elle cherche le suivant. Cela lui prend un certain temps, mais jamais, ô jamais, elle ne renoncera à ce divertissement qui est le seul qui la retient de ne pas se tirer une balle dans la tête.

Oui, car derrière tout ça, derrière toute cette bonne humeur, seuls les proches de la jeune femme savent qu’elle s’accroche désespérément à la vie. Malgré sa forte personnalité, malgré le temps qu’elle a mit à se trouver une nouvelle voie, So Young n’a jamais accepté sa séropositive. Certes, elle est la fille de quelqu’un, promue à un grand avenir, cependant elle reste lucide. Elle a très bien conscience qu’elle ne jouira pas longtemps de la fortune de papa et maman, et elle n’arrive pas à l’accepter cette réalité. Et ce ne sont pas ses traitements qui l’aident, lui rappelant à chaque repas que la mort la prendra quoi qu‘il arrive. Elle a déjà songé à mettre court à sa vie, c’était lors d’une brève période de dépression, mais c’est la force de sa nature qui l’a sauvé. Elle aime trop la vie pour pouvoir y couper court. Aussi, elle essaye d’en jouir un maximum, avec ce que les médicaments lui permettent ; se faisant une peste pour certains, tantôt une bonne amie pour d’autres.  

Histoire  
Que dire de moi ? Je suis une gosse de riches qui a une histoire de gosses de riches normale. Comme dans les films. Sauf que c’est la réalité. Mes parents sont banquiers ; mon père est le CEO d’une banque régionale en Gyeongsang du Sud, et ma mère est l’une des directrices d’agence. Mon père a eu le caprice de vouloir qu’un seul enfant, et ce depuis son adolescence m’a dit maman. Un seul et unique enfant. Fille ou garçon, c’était quitte ou double. Et je suis née fille, ce qui a fait râler ma mère sur le moment mais mon père s’en est très bien porté. Pour lui, que j’ai été un garçon ou pas n’aurait rien changé ; je dirigerai toutes les banques de Gyeongsang du Sud, scellant mon destin de gosse de riches en lettres d‘encre bleue. Ah non, mon cas diffère un peu de ce qu’on voit à la télé’. A part ça, c’est exactement pareil. Education stricte et rigide en vue d‘être une bonne épouse, bonnes notes, bonne attitude, ne sort pas avec n’importe qui, bref la totale. J’ai eu une gouvernante, mais pas pendant très longtemps, parce que j’ai eu la chance d’être en établissement scolaire. Bon, un établissement privé et religieux, mais un établissement quand même. Étrangement, même en travaillant beaucoup, je n’ai jamais été première. La seconde place m’était de rigueur apparemment, mais ça ne m’a pas empêché de vivre. J’ai eu une enfance calme et heureuse, comme quoi c’est possible dans ce milieu. Je n’ai jamais souffert de la concurrence, et j’en remercie énormément mes parents. Ils ne m’ont jamais mis excessivement la pression, au contraire ils m’ont toujours encouragés. Ils ont toujours eu un petit mot gentil, et jamais de mot plus haut que l’autre. Ils sont vraiment adorables mes parents, mais trop parfois.

Oui, trop. Parce que quand j’ai commencé à faire ma crise d’adolescence, ils ont été  trèèèès souples avec moi. Je jetais leur argent par la fenêtre, rien que pour me la péter au bahut. Je commençais à avoir des petits copains, et je crois que ça me montait à la tête. Je voulais jouer les femmes fortes. Du coup je parlais mal, pire je leur parlais mal, je fumais, je m’achetais les dernières fringues, le dernier portable, les dernières chaussures même si c‘était trop vieux pour moi, je me faisais déjà à 13 ans des couleurs toxiques, et je rackettais les intellos avec mes copines. Wesh, une vraie racaille. Et mes parents ne disaient rien. Je continuais à travailler autant malgré mes conneries, j’étais toujours à la seconde place, mais j’avais toujours des bonnes notes et ça suffisait à faire passer mes bêtises. Il arrivait que le proviseur appelassent mes parents, mais mes parents ne le prenaient jamais au sérieux. Comment leur bébé pouvait faire une chose pareille ? Im-po-ssible. Bref, j’étais une ado’ pourrie gâtée, une vraie tête à claque.

Mais je me suis calmée depuis quelques mois. Quoi qu’on fasse, même nous les plus riches on en payent le prix. Mon attitude de pouffe je l’ai payé cher, trop cher je trouve…pour une crise d’ado’ un peu prolongée, ma vie est écourtée de 20 à 40 ans, vous ne trouvez pas que c’est injuste ?! Insouciante, je pensais avoir trouvé l’homme de ma vie il y a 2 ans, après le lycée. J’avais eu beaucoup de petits-amis depuis mes 12 ans, mais je leur avais toujours refusé ma virginité. J’avais encore assez de plomb dans la tête pour ne pas oublier que la première fois est une étape importante dans la vie d’une femme. Oui j’étais une pouffe, mais pas une pute. A lui, je lui ai tout donné, ma virginité y comprise. Si j’avais su…rien que d’y penser, ça me donne des envies de meurtre !! Je lui faisais confiance, bordel ! Je n’ai pas envie de tout raconter, ça m’énerve trop. Je peux vous dire par contre à quel point ça m’a anéanti quand je l’ai appris…même pas par lui, par moi-même.

Mes parents ont été fous de rage. C’est là qu’on voit que c’est important la famille, ma mère a été mon plus grand soutien… J’ai en ai fait une petite dépression pendant un mois.  Pas possible de manger, de sortir, de dormir, j’étais détruite de l’intérieur. Fallait pas me parler de traitement, j’en avais la nausée. On a cru que je n’allais pas faire la rentrée. Et si. Et si, mes loulous. Je suis de retour, ma cure d’antidépresseurs a fait effet. Après la tourmente, le renouveau. Nouvelle ville, nouvel établissement, nouvelles paires de pompes, et je suis repartie. Je poursuis ma seconde année d’économie ici, à Elite Korea, où je vais rester discrète pour le moment. Je compte y faire malheur, dans tous les sens du terme.