Secret Ma vie était parfaite. Le statut de mon père, premier ministre du gouvernement à l'époque, me garantissait une place dans le fameux groupe Honors de Elite Korea. Tout le monde m'adorait et je leur rendais bien. Ma vie amoureuse ne tournait qu'autour d'une seule personne avec laquelle je sortais, Ilkwon. Mais tout a basculé, la nouvelle présidente a nommé un nouveau au poste en la personne du père de Ilkwon, le laissant si amer qu'il s'est mis à nous battre ma mère et moi. Les autres étudiants m'ont tourné le dos, je me suis retrouvée de plus en plus seule, partagé entre mon amour et l'envie. Perdue, notre relation de couple est devenue houleuse, les disputes se sont mises à occuper tout l'espace. Je me sentais défaillir, sombrer. J'ai appelé Ilkwon à l'aide une nuit, sauf qu'il n'est jamais venu. Alors j'ai tailladé mes poignets, je voulais mourir. Ma mère m'a sauvé in-extremis. Cela m'a valu une année d'internement dans un hôpital psychiatrique. Pendant ce temps, elle s'est remariée au PDG du Lotte Group et elle a continué à me tenir loin de sa vie en m'envoyant dans un centre pour jeunes filles en difficulté durant deux ans. A mon retour, j'ai demandé une nouvelle identité pour recommencer ma vie mais la vérité est que ça va surtout me permettre d'assouvir ma vengeance.

Caractère Lee Jin: franche, bienveillante, perfectionniste, curieuse, débrouillarde, décontractée, directe, drôle, entêtée, forte, fougueuse, gentille, fière, idéaliste, inventive, intrépide, maligne, ouverte, persuasive, réaliste, séductrice, unique.

Kang Saejin: manipulatrice, calculatrice, fausse, rancunière, battante, buté, délatrice, désabusé, dévoyée, déterminée, dure, envieuse, féroce, fourbe, gentille, fière, observatrice, passionnée, perfectionniste, pragmatique, unique.

Aime: Manger, surtout les gâteaux, elle se damnerait pour en avoir un. Faire la grasse matinée. Faire de la randonnée. Les tatouages, elle a un papillon à l'intérieur de la cuisse. Les tenues décontractées, lire, aller au cinéma. Les chapeaux.

N'aime pas: Ses parents. Ilkwon. Les Honors. Les gens heureux. La niaiserie. Les fruits de mers, elle est allergique. Les gens qui fument.  

HistoireJe m'appelle Kang Saejin et je suis âgée de vingt-trois ans. Ma mère m'a donné naissance un matin d'automne pluvieux dans une maternité de Séoul, en Corée du Sud. Je ne marchais pas encore que j'étais une enfant choyée , surtout par mon père qui m'appelait sa petite princesse. Notre maison se situait dans un quartier riche de la ville. Je n'ai jamais manqué de rien, bien au contraire. En grandissant, je suis devenue la jolie petite fille à son papa. Mes cheveux étaient longs, soyeux et noirs. Ils bouclaient même un peu. Jamais je ne mettais de pantalon, toujours des robes ou des jupes. Bien éduquée, pas un mot plus haut que l'autre. Je faisais la joie et la fierté de mes parents.

Les années se sont succédé rapidement. Mon père est dans la politique, les médias parlaient beaucoup de lui. A tel point qu'il a même été nommé premier ministre du gouvernement avant celui de la présidente actuelle. Notre famille se portait bien à l'époque, de mon côté, je tombais amoureuse au premier regard du fils d'une connaissance de mon père, Ilkwon. Je n'ignorais pas sa réputation de tombeur, il s'avérait être aussi plus jeune de deux années, mais l'amour ça ne s'explique pas vraiment, une fois que c'est là, il faut s'en accommoder. Je ne côtoyais pas beaucoup de garçons donc je me montrais assez timide en sa présence au début. Puis mon naturel assez franc derrière la jeune fille innocente est finalement ressorti, peut-être est-ce ce qui lui a plu, je l'ignore. Cependant nous nous sommes découverts, apprivoisés,  rapprochés et nous avons commencé à sortir ensemble. Je dois bien dire que son côté mauvais garçon, rebelle, sa froideur apparente me plaisait follement. Si les autres n'accordaient pas de crédits à notre histoire, elle a quand-même duré   deux ans.  

Alors qu'il était encore au lycée et que notre relation commençait, je suis rentrée à Elite Korea. Âgée de dix-huit ans, une place parmi le groupe Honor, les plus en vue de l'école, m'a été offerte grâce au statut de mon père. Mon choix d'études ne s'était pas porté sur la politique mais les langues étrangères. Mes résultats scolaires ont toujours été bons, je continuais donc dans ma lancée, partageant mon temps entre mes études et mon petit ami. Je m'entendais bien avec les autres étudiants et étais toujours disponible, à l'écoute pour qui en avait besoin. Ma seconde année se terminait quand de nouvelles élections eurent lieu. Mon père se montrait déjà confiant à ce sujet, je l'imitais et ma mère également. La présidente Park fut choisie sans surprise par les coréens, donnée largement devant dans les sondages. Le choc arriva avec la publication de la liste de son gouvernement qui avait à sa tête le père d'Ilkwon en premier ministre. Le mien en fut tellement dévasté qu'il alla s'enfermer dans son bureau toute la nuit. Ce fut le début de l'enfer.

Vous devez penser que j'exagère. Ça m'aurait arrangé que ce soit le cas. La journée, mon père gardait son visage inébranlable devant ses collègues et les médias, le soir venu, il défoulait sa frustration ainsi que sa colère en nous frappant ma mère et moi. Le père aimant semblait avoir disparu. A l'école, j'ai perdu mon rang de Honor au bénéfice de Ilkwon qui comptait à présent parmi les étudiants. Tout le monde m'a alors tourné le dos, un profond sentiment de solitude s'invita dans mon esprit, ne le quittant plus. Une partie de moi était contente pour lui mais l'autre enviait sa petite vie bien rangée. Je n'ai jamais parlé de mon père qui me battait, je prétextais des chutes maladroites. Il avait beau être là à me soutenir, je ne pouvais pas m'empêcher de chercher le moindre sujet qui menait à la discorde. Notre relation est devenue très houleuse, me disputer avec lui permettait d'évacuer ma rage, ma frustration.

Quelques mois plus tard, j'étais vraiment au bout du rouleau, si bien que je l'ai appelé à l'aide. Il n'a pas répondu, j'ai laissé un message en lui demandant de me rappeler, de venir me retrouver, que c'était urgent. Dans ma connerie, j'ai rajouté que j'allais m'ouvrir les veines s'il ne le faisait pas. Ce salopard n'est jamais venu, ma mère m'a découverte sur le sol de ma chambre, les poignets entaillés à me vider de mon sang. Cette tentative m'a valu un séjour dans un hôpital psychiatrique. Soit disant pour une courte période, j'ai été interné durant un an. Au début, j'en avais rien à faire. Allongé sur mon lit dans une pièce qui ne comportait aucun ustensile qui aurait pu m'aider à mettre fin à mes jours, je végétais. Mes cheveux furent coupés assez courts. Le traitement prescrit me rendait amorphe, un vrai légume. De ça aussi j'en avais rien à foutre. Ma vie n'en était plus une, je me demandais seulement pourquoi ma mère m'avait secouru au lieu de me laisser mourir. J'avais perdu tout ce qui comptait, ma famille et mon petit-ami s'étaient révélés n'être que des traîtres. Les amis n'en parlons pas… Tout ça, c'était uniquement de leur faute, je n'avais rien demandé à personne et voilà où j'étais retenue. Me dire que passer toute ma vie entres ses quatre murs ne me plaisait pas, cela m'a motivé à faire semblant de prendre les comprimés. Mon cerveau devint moins embrumé, il me permit d'élaborer des stratégies pour m'enfuir, elles ne furent toutes que de cuisants échecs. A chaque nouvelle tentative, je gagnais d'autres formes de traitements qui n'étaient pas toutes indolores. Mon dernier recours fut de leur faire croire que j'étais rentrée dans le rang, que j'allais mieux, de jouer la gentille afin de les amadouer.  Au final, ils m'ont autorisé à sortir.

Je me rappelle encore de la tronche de ma mère quand elle m'a vu débarquer. Entre temps, cette               chienne avait demandé le divorce et s'était remariée avec un riche. A croire qu'elle n'en avait qu'après l'argent… Mon père, je n'avais aucune intention d'aller le trouver, il ne méritait que mon mépris. Elle réussit à me convaincre qu'après cette année d'hospitalisation, changer d'air me ferait le plus grand bien. C'est ainsi que j'ai fait ma valise, décollé à destination des États-Unis, confiante. Or, ce n'était pas une maison de repos pour filles comme elle me l'avait dit, ça tenait plus du camps de redressement. Elle avait monté tout un dossier dans lequel j'avais un passé de délinquante, qu'il fallait se méfier de moi en s'assurant la pleine coopération de la responsable avec un gros chèque. Je n'ai pas très envie de m'étaler sur cette période qui a duré deux longues années. J'ai du faire beaucoup de choses plus ou moins critiquables dans le but de survivre. Il n'y a pas eu un seul jour où je n'ai pas maudit ceux qui ont causé ma descente aux Enfers.

Malgré tout, j'ai traversé cette épreuve, je me suis endurcie. Ma mère ne pouvait pas encore une fois me tenir à l'écart, j'ai donc été logée dans la maison de celui qui était devenu mon beau-père. J'avais eu le temps de penser à ma vengeance, d'élaborer un plan, tout ceux qui m'ont volé les trois dernières années de ma vie allaient payer. Dès que cet homme a posé les yeux sur moi, je l'ai su, qu'il ne me voyait pas comme sa fille. Un soir que ma mère dormait déjà, je suis allée dans son bureau lui demander une nouvelle identité, c'était nécessaire dans ma machination. Sa réponse ne me surpris pas le moins du monde, un échange de bons procédés. Il a consenti à me donner ce que je voulais à condition que je couche avec lui. Si je l'ai fait ? Oui. Je ne reculerai devant rien pour parvenir à mes fins.

Je m'appelle Lee Saejin, mes amis m'appellent Jin. J'ai dix-neuf ans et je suis étudiante à la  Elite Korea en première année de kiné. Je prends aussi des cours pour devenir nutritionniste. Vous ne saurez jamais la raison de ma réelle motivation, vous ne pouvez donc pas vous préparer au chaos que je vais semer dans votre petite vie bien rangée. La vengeance est un plat qui se mange froid vous savez.